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Art Pariétal

« L’art pariétal », conférence le 21 février 2018 à 18h à la Médiathèque par Nathalie Bonnet

C’est face à un public attentif que Nathalie Bonnet, professeur d’arts-plastiques et artiste plasticienne, nous a présenté le fruit de ses recherches personnelles sur l’origine de l’art et ses résonances actuelles :« REMORIG : de l’art paléolithique à l’art contemporain il n’y a qu’un pas »

La présentation de ce travail de recherche a débuté par un petit film montrant des créations inspirées de la grotte de Lascaux, ainsi que des œuvres abstraites plus personnelles. Le but étant de démontrer que se plonger dans les origines de l’art et avoir une création très contemporaine n’est pas incompatible, bien au contraire.

Puis s’en est suivi d’un diaporama étayant sa démarche, celle de montrer que les artistes d’aujourd’hui et ceux d’avant-hier ont toujours les mêmes préoccupations liées à la vie, à la mort, aux mythes fondateurs comme celui de l’émergence, aux croyances chamaniques, à la transmission d’un savoir-faire et surtout à un système de communication et de représentation codifiée en vue d’une forme de syntaxe esthétique.
Les artistes ont changé de support, de médium, en revanche ils semblent toujours attirés par les mêmes envies car l’homo sapiens d’hier ou d’aujourd’hui a toujours été un homme moderne pensant et réfléchissant à son destin et à sa place sur cette terre.

C’est en réalisant quelques confrontations artistiques de ces époques éloignées que l’on perçoit justement leurs ressemblances.

Si l’on se réfère à certaines œuvres pariétales et en l’occurrence à celles de Lascaux, on se rend compte d’une mise en scène évidente des fresques dans un sanctuaire naturel afin de totalement immerger le spectateur au sein de cet univers pictural constitué d’un bestiaire symbolique et de signes.
Ainsi, on peut comparer la salle des taureaux de Lascaux à la chapelle Sixtine de Rome ou à l’Orangerie qui présente l’œuvre de Claude Monet de manière panoramique, ou encore au Jardin d’hiver de Jean Dubuffet reconstituant une grotte dans laquelle le spectateur peut déambuler à sa guise.

Il est aussi possible d’établir des liens entre les Vénus Stéatopyges de l’âge paléolithique avec des sculptures hypersexuées contemporaines, comme les Nanas de Niky de Saint Phalle ou encore les Vénus Baloon de Jeff Koons .

De nombreuses similitudes sont tout à fait envisageables entre l’art d’aujourd’hui et celui de ce passé préhistorique. Les exemples sont très nombreux, que l’on aborde des thèmes profanes ou sacrés, que l’on s’en tienne aux œuvres cachées dans l’obscurité des grottes ou que l’on s’intéresse à celles mises en lumière à l’extérieur. Toutefois des questions demeurent sous-jacentes. Peut-on véritablement affirmer qu’il s’agissait d’une forme d’Art ou plus exactement d’un Art de Vivre en harmonie avec soi-même et les autres ? Et aujourd’hui, est-ce toujours le cas ?

Toutes ces démonstrations, interrogations ont maintenu l’auditoire en haleine. L’échange a été fructueux. La pédagogue aussi a rempli très largement sa mission : conduire à aller plus loin.