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Histoire des prisons à Castelsarrasin

Conférence par Jacky Peretto le 18 décembre 2019 à 18h à la Médiathèque, salle Marcelle Duba.

Pour sa dernière conférence de l’année, l’ASPC a fait appel à Jacques Péréto, membre du bureau de l’association, qui, devant un public nombreux et attentionné, nous a parlé avec passion de « La petite histoire des prisons à Castelsarrasin de 1793 à 1936 ».

   Le conférencier évoque la situation de prisonniers espagnols dans le presbytère de L’église St Jean. En 1792 la France entre en guerre contre l’Autriche et la Prusse. En 1793, suite à l’exécution de Louis XVI, c’est l’Espagne qui menace à son tour la France,  la guerre est également déclarée entre ces deux pays. Des combats auront lieu dans le pays Basque et le Roussillon faisant de nombreux morts et de nombreux prisonniers.

   Les prisonniers seront dirigés vers les principales villes de la région dont Toulouse et Montauban.

   Il se trouve aux archives municipales un extrait du registre du Comité de Salut Public en date du 4 thermidor de l’an II, qui autorise les municipalités qui le désirent à employer ces prisonniers aux travaux des champs. Castelsarrasin fera une demande et ces prisonniers espagnols seront retenus dans le presbytère St Jean. Néanmoins le maire demandera au conseil général la mise en place d’un règlement dont l’article 1 précise : Il est défendu à tous prisonniers espagnols de s’éloigner au-delà du chemin qui borde les fossés de la ville.

   Ils semblaient donc libres de « circuler ». La garde de jour ayant été supprimée,  ils rentraient au presbytère le soir venu. ?

   En 1795, le traité de Bâle est signé, entre la France et l’Autriche puis entre l’Espagne et la France, mettant ainsi fin à cette guerre. Les prisonniers espagnols seront rapatriés à Toulouse pour être dirigés vers leur pays.

   En 1810, la loi rend obligatoire une maison d’arrêt par arrondissement. Le préfet demande à l’architecte départemental de lui faire un compte rendu sur celles de Castelsarrasin.

   La prison qui est située dans la tour d’une porte d’entrée de la ville donne un résultat catastrophique.

   Mais suite à la visite de la prison municipale qui est située dans une partie du cloître du couvent des Carmes, il trouve que l’église a des murs très solides et est assez vaste pour être transformée en prison. Les plans pour la transformation seront étudiés, et le préfet présentera ce projet en haut lieu en 1811.

   Le Département va acheter cet édifice à la municipalité, qui avait acheté elle-même la totalité de ce couvent en 1791, avec l’intention d’y établir plus tard un hôtel de ville. Pour en effectuer la transformation, l’architecte va commencer par la démolition des chapelles jusqu’au ras du sol, et supprimer une partie de la toiture pour ouvrir un préau destiné à la prison des femmes. Des modifications seront apportées tout au long des années, notamment avec l’agrandissement de la gendarmerie. En 1926, le décret Barthou, par souci d’économie, va supprimer 227 tribunaux, 218 prisons et 106 sous-préfectures. Castelsarrasin va voir fermer son tribunal et sa prison mais gardera la sous-préfecture. En revanche Moissac verra fermer sa prison et son tribunal mais perdra également sa sous-préfecture.

   Quelques années plus tard la gendarmerie va occuper une nouvelle partie de la prison, le reste sera mis en vente en 1934 mais apparemment aucune offre ne sera faite. En 1946 la municipalité va racheter cette prison pour faire la maison du peuple qui deviendra plus tard la salle des fêtes ».

  L’ouvrage sur « La petite histoire des prisons à Castelsarrasin de 1793 à 1936 » est disponible au siège de l’ASPC au prix de 12 €. (tel. 05 63 95 12 46).